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Les Cris, la suite

Les Cris, la suite

Le blog du journal du lycée Jean Vilar VLA


Mandela, une vie, un combat

Publié par Les Cris, la suite sur 26 Novembre 2014, 10:11am

Presque un an après la disparition de Nelson Mandela (le 5 décembre 2013), le blog republie un article paru dans Les Cris n°7.

Le Ciel est tombé sur le monde entier ! Nelson Mandela vient de décéder à l’hôpital de Johannesburg (Afrique du Sud) après un long combat contre la maladie.

Nelson Rolihlahla Mandela dit « Madiba » est né le 18 juillet 1918 à Mvezo est un homme d'État sud-africain mondialement connu pour sa quête de justice. Son nom reste attaché au combat contre le système politique institutionnel de ségrégation raciale nommée « apartheid » officiellement appliqué en Afrique du Sud entre 1948 et 1991. Il remporte les premières élections nationales non raciales (one man one vote) de l'histoire du pays et devient président de la République sud-africaine de 1994 à 1999. Mandela est un mythe vivant et un symbole inoubliable de paix pour le monde entier.

Ses débuts en politique

Après des études à l’université de droit de Fort Hare, la seule université acceptant des Noirs, dont il est renvoyé pour avoir refusé de se soumettre au règlement, il continue à suivre des cours du soir tout en exerçant des petits emplois pour vivre. Il devient avocat à la fin des années 1940. En 1943, il rejoint l’ANC (African National Congress) qui lutte contre les discriminations raciales avec le slogan « Amandla Ngawethu » (« Le pouvoir nous appartient »). Mais, opposé à la direction, il fonde, avec le soutien d’autres jeunes militants comme Walter Sisulu et Oliver Tambo, la Ligue de la jeunesse de l’ANC en 1944. Il en devient à trente ans le secrétaire national.

Sa lutte contre la ségrégation raciale

En Afrique du Sud, vivent deux types de populations : les Noirs de souche ou « zoulous » et les Blancs ou « Afrikaners ». Les Afrikaners sont des descendants de colons européens majoritairement d’origine Néerlandaise (mais aussi anglaise et française) qui ne se considèrent pas comme Européens mais comme Africains. Cette population, établie en Afrique du Sud dès le XVIIème siècle, a sa propre langue et sa propre culture.

Au quotidien, les Noirs sont en permanence mis à l’écart ou traités avec condescendance. Il existe des plages et des restaurants réservés aux Blancs. Il arrive fréquemment qu’un Blanc demande un service à un Noir qu’il ne connaît pas ou qu’un Blanc refuse de s’assoir à coté d’un Noir. Lors d’un procès auquel participe Mandela en tant qu’avocat, un témoin refuse de répondre à ses questions car ce dernier est noir.

En 1948, les nationalistes Afrikaners du Parti national arrivent au pouvoir avec le slogan « le nègre à sa place » : la discrimination raciale est érigée en système politique et prend la forme de « l’apartheid » (séparation, mise à part) ou politique dite de « développement séparé ». De nombreuses lois sont votées telles que l’interdiction de mariages mixtes, la séparation entre blancs et noirs dans les lieux publics (transports, squares…), la différenciation des systèmes éducatifs et même un zonage du territoire avec enfermement des populations noires sur des territoires pauvres en ressources naturelles (les « Bantoustans »).

Dans les années 1950, l’ANC prône alors « la désobéissance civile » inspirée des actions menées par Gandhi en Inde. Le parti organise des grèves et des manifestations. « On ne peut détourner l’attaque d’une bête sauvage les mains nues » annonce Mandela à l’ANC en 1961, jugeant la voie de la non-violence inefficace contre l’apartheid. Il crée alors une branche armée : l’Umkhunto We Sizwe (MK) ou« Fer de lance de la nation » en français. Après une campagne de sabotage contre des installations publiques et militaires en 1961, Mandela est condamné à la prison à vie en 1964, en tant que chef de mouvement et pour le motif de « haute trahison ».

Sa détention

Robben Island : ce lieu est marqué à jamais par les 27 ans de prison de Madiba. Derrière les hauts murs, il n’y a aucun prisonnier blanc et aucun gardien noir. Dans sa sombre et étroite cellule, Nelson Mandela passe ses journées à lire, à écrire et à se cultiver. Il apprend plusieurs langues étrangères dont l’afrikaans, la langue des Afrikaaners. A sa libération en 1991, Madiba, en signe de réconciliation, déjeune avec le directeur de la prison ! Son autobiographie, Un long chemin vers la liberté sert à « rappeler au peuple pourquoi nous avions lutté et pourquoi nous luttions encore ».

Son combat a inspiré plusieurs artistes. Le groupe écossais de New Wave, Simple Minds, lui rend hommage avec la chanson Mandela day qui sort un an avant sa libération en 1990. Le groupe sud-africain Johnny Clegg et Savuka sort AsimbonangaNous ne l’avons pas vu ») en 1987, un morceau contre l’apartheid et pour la libération de Nelson Mandela. Cette chanson provocatrice, au titre et aux couplets chantés en zoulou, une des langues parlées en Afrique du Sud, et au refrain en anglais, a marqué toute une époque. Récemment, le groupe de pop-rock irlandais U2, a sorti la chanson Ordinary love qui fait partie de la bande originale du film « Mandela : un long chemin vers la liberté » de Justin Chadwick sorti sur les écrans quelques semaines après la mort de Mandela (pour une critique du film, consultez le blog du journal : ).

Après 1999

Une fois son mandat de président terminé, Mandela ne se représente pas. Cependant, à 81 ans, il crée le 46.664 (son numéro de matricule à Robben Island), une fondation qui lutte contre le SIDA. Pour Thabo Mbeki, son successeur à la présidence de la République sud-africaine, le SIDA n’est pas une priorité, Mandela annonce officiellement en 2003 qu’il en fera sa dernière lutte. Principale maladie en Afrique du Sud, elle est la cause de 800 décès par jour. Makgatho, un de ses six enfants, ainsi que d’autres membres de sa famille ont été emportés par cette maladie. L’Afrique du Sud devient le seul pays africains fabriquant des médicaments contre le SIDA. De nombreux groupes de musiques anglais comme Queen, Amy Whinehouse ou The Sugababes l’ont soutenu lors de leurs concerts en récoltant des fonds.

A partir de 2006, Mandela refuse tout prix honorifique, estimant que les nouvelles générations doivent désormais être mises en avant. Le 18 juillet (jour de naissance de Mandela) devient la Journée Internationale Nelson Mandela, décision prise par l’Assemblée générale des Nations Unies.

Ses passions

Il apprécie tout particulièrement le rugby. En 1995, Mandela félicite le XV sud-africain, vainqueur de la coupe du monde de rugby à Johannesburg, la principale ville d’Afrique du Sud. Il arrive sur le terrain avec le maillot des Springboks et serre la main du capitaine en signe d’apaisement entre les Noirs et les Blancs. Cette scène est parfaitement montrée dans le film Invictus réalisé par Clint Eastwood en 2009. Au-delà de l’aspect sportif, c’est un signe fort de renouveau, de paix et de liberté pour l’Afrique Sud.

Mandela est aussi mélomane. C’est un grand amateur des chansons instrumentales africaines. Ses pas de danse sont connus dans tout le pays surtout chez les enfants : il danse simplement, en fonction du rythme, en bougeant le haut du corps.

Madiba s’éteint le 5 décembre 2013 à l’âge de 95 ans, espérant avoir laissé derrière lui un monde meilleur.


Baptiste L. (Les Cris, n°7)

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