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Les Cris, la suite

Les Cris, la suite

Le blog du journal du lycée Jean Vilar VLA


Soweto Vilar Choir

Publié par Les Cris, la suite sur 26 Février 2018, 11:29am

Catégories : #Le Café des Artistes

Les jeudi 5 et vendredi 6 octobre 2017, quatre sud-africains (Jimmy, Fifi, Lindo et Minawha) sont venus au lycée dans le cadre d’une Masterclass Gospel pour apprendre à des classes de musique et d’anglais des chants et des danses de leur pays, mais également pour parler de la situation politique en Afrique du Sud, le tout en anglais.

 

Retour sur ces deux jours riches en découvertes.

 

Le chemin a été long pour rendre cette incroyable expérience possible. Tout commence cet été, lorsque Mme Hillion rencontre Daniel, un retraité passionné de musique. Embarquée par son enthousiasme, elle entend les mots « Afrique du Sud », « Masterclass », « quatre sud-africains en tournée » et elle lui demande s’ils pourraient venir à Jean Vilar. Elle arrive à entrer en contact avec Jimmy et au terme de longues discussions, ils réussissent enfin à fixer une date.

 

Deux jours pour célébrer la différence

 

Le premier jour, lorsque nous arrivons, l’amphithéâtre est plein. Après la discours de Daniel, qui raconte comment il a découvert la musique, Jimmy prend la parole : il présente son groupe. Il y a lui, le « leader », Lindo, le pianiste, Fifi la danseuse et Minawha au djembé. Ils chantent tous. Nous commençons par faire quelques vocalises avec Lindo et, rapidement, son dynamisme, sa bonne humeur et sa joie de vivre nous contaminent tous. Nous chantons tous en chœur, je suis, dès les premières minutes, totalement sous le charme.

 

La matinée passe, des pauses pendant lesquelles les élèves ont la possibilité de rester dans l’amphithéâtre viennent entrecouper les périodes de chants, danses et autres rythmes joués au djembé. Ces courts moments sont l’occasion de chanter au micro, de se défouler sur les instruments, d’apprendre des nouveaux pas de danse à Fifi et de discuter.

 

La première journée touche à sa fin et, juste avant de partir, un dernier morceau entraînant pousse quelques élèves à danser sur scène. Une énergie folle emplit la salle, je sens quelque chose de très fort, quelque chose qui nous unit tous. Je rentre chez moi, le sourire jusqu’aux oreilles, incapable de redescendre sur terre.

 

Toute la soirée, je suis dans ma bulle, je repense à cette journée hors du commun et, en me couchant, je n’ai qu’une hâte : entendre mon réveil sonner afin que ce rêve continue.

 

Le lendemain, en arrivant, je suis encore plus excitée que la veille. La quasi totalité de la matinée est occupée à préparer le spectacle pour les parents, ayant lieu l’après-midi. Au programme : danses, chants, djembé, piano et récitation de poème. Nous discutons également de la situation en Afrique du Sud (en anglais évidemment).

 

C’est l’heure du spectacle ! Les parents sont là, ainsi que quelques classes qui ont souhaité y assister. Sur scène, c’est incroyable ; cette énergie folle nous transporte, nos voix s’unissent pour n’en former plus qu’une. Nous nous déchaînons sur « shake your body, shake your body » et c’est comme si toutes nos différences, toutes nos singularités n’avaient plus d’importance, comme si nous les unions toutes dans le but de n’être qu’un.

 

Une expérience hors du commun

 

Pour ma part, j’ai trouvé ces deux jours extrêmement enrichissants ; ils m’ont apporté de la confiance, j’ai appris à combattre ma timidité, à moins me soucier du regard des autres. En passionnée de musique, j’avais placé beaucoup d’espoir en cette Masterclass, et je n’ai pas été déçue. J’ai senti quelque chose au fond de moi, ça venait des tripes, ça a rempli tout mon corps, toute mon âme et, depuis, ça me colle à la peau : j’ai enfin trouvé ma place. Quand je l’ai su, c’est comme si plus rien d’autre ne comptait, comme si les autres n’existaient plus, juste parce que c’était bon de vivre.

 

Et je n’ai pas été la seule à ressentir ça. Enzo, un élève de seconde en option musique, m’a confié : « J’ai beaucoup aimé cette classe de Gospel, c’est vrai que les gens avaient un sourire de fou, une pêche de malade. J’arrivais, j’étais fatigué, je ressortais, j’avais la pêche, donc c’était vraiment sympa. Ça nous a aussi permis de découvrir les musiques africaines, surtout qu’à la base, j’aime pas trop ça. C’était très très bien. »

 

Les élèves ne sont pas les seuls à être satisfait : une des mamans venues assister au spectacle, avec laquelle j’ai eu l’occasion de parler un peu, a confirmé cette impression que j’avais eue, et même Mme Hillion m’a dit : « Ça a dépassé toutes mes attentes, tu ne peux pas savoir l’émotion qui m’a prise quand je vous ai vus le dernier jour, sur scène, devant les parents et les profs, quand je vous ai vus entonner tous en chœur des chants dans des langues que vous ne connaissiez pas quelques semaines avant, danser, vous lâcher sur des djembés, il n’y avait pas meilleure récompense. Pour moi, c’était un grand succès. Les étoiles dans vos yeux, c’était le plus grand des succès. » Elle a même ajouté : « Je suis convaincue qu’on apprend mieux dans la joie, l’action et le partage ».

 

C’est grâce à tous ces témoignages, à tous ces sourires que je peux affirmer que, si ces deux jours n’ont peut-être pas plu à tout le monde, ça a au moins été le cas pour la plupart ; et le plus incroyable est que, deux mois après, il m’arrive encore parfois d’entendre chantonner dans les couloirs : « wahamba nati, siyabonga ».

 

Sarah B.

 

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