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Il aura fallu plus de vingt années de forage et passer des journées polaires pour qu’en février 2012, un échantillon d’eau du lac Vostok, enfoui à plus de 3.750 mètres de fond en Antarctique soit récupéré. Les résultats d’analyse viennent d’être dévoilés : dans cette eau piégée là il y a 20 millions d’années, aucune trace de vie n’est détectable. Ce lac serait-il complètement pur ? Pas sûr...
Le 5 février 2012, le premier échantillon provenant du lac Vostok, le plus grand lac souterrain d’Antarctique était extrait. L’eau du lac pourrait apparemment abriter des bactéries voire des espèces animales inconnues. Les premiers résultats montrent pourtant que l’eau récoltée est tristement cristalline.
Sergey Bulat (du Petersburg Nuclear Physics Institute), a présenté les premiers résultats de l’analyse d’échantillons lors du 12e séminaire d’Astrobiologie. Les membres de son institut ont déterminé que l’eau, sous forme de glace, était complètement pure. Ils y ont trouvé un peu moins de 10 bactéries par millilitre !
Le lac serait-il pur ? Les résultats ne proviennent pas de l’eau du lac qui est encore piégée dans le puits de forage. Ce sont les analyses d’un échantillon de glace qui avait gelé sur le foret durant la manœuvre, à 3.769,3 m de profondeur, à l’entrée du lac Vostok.
La grande priorité Russe : préserver la pureté de l’eau
Le forage profond de presque 4 km a mis 20 ans à atteindre le lac. Principalement parce qu’il y avait un sérieux risque de contamination des eaux du lac au contact du foret. L’équipe Russe avait mis au point un système de pompage. Sergey Bulat expliquait dans le magazine La Recherche : « Nous retirerons nos engins de forage et réduirons la pression à l’intérieur du puits, afin de créer une légère dépression pour aspirer l’eau dans le trou ». De ce fait, c’est l’eau qui vient à la machine. Cette opération a été un succès et plus de 30 litres du lac ont été récupérés.
Selon Sergey Bulat, les sédiments au fond du lac seraient certainement susceptibles d’héberger des espèces animales. En 2004, des traces d’ADN de bactéries thermophiles avaient été décelées dans les carottes les plus profondes. Ces organismes vivent usuellement dans des eaux chaudes de 50 °C. Issues de failles profondes, ces bactéries auraient été emprisonnées dans les sédiments.
L’équipe russe espère obtenir prochainement les échantillons d’eau qui proviennent réellement du lac. On s’attend donc à ce qu'elle tente sous peu de récupérer le puits. L’eau du lac pourrait tout de même bien héberger des individus qui auraient investi les lieux il y a plus de 20 millions d’années ! Mais finalement, bien que de plus en plus recherchés, les secrets du lac Vostok ne sont toujours pas percés à jour.
Walken
Le lac Vostok (à l'est du pôle Sud) se cache à 4.000 m sous la couverture glaciaire, protégé depuis plus de 20 millions d'années des échanges avec l'atmosphère. Le forage a duré presque 20 ans. © Nicolle Rager-Fuller, NSF
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